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Par Stefi Grave le 13 Mars 2011 à 18:20
Née de la Loire, la ville contemple un fleuve aujourd'hui désert ou presque.
Les navires restent dans l'estuaire et la ville se réinvente des rives, des échanges.
La rue Kervégan, au cœur de l'île Feydeau, âme d'un port autrefois bruissant d'entrepôts, de marins, d'armateurs, de commerçants...
Mais la ville se rêve de poutres d'acier, de verre et d'électricité. La métropole sera high-tech ou elle ne sera pas...
Le réveil des marges et des fantômes
L'éveil des tours.
L'éveil de lignes
Une république de ponts
La rue des deux ponts
Marcher...
"Crébilloner" disent les Nantais... quand ils vont faire les vitrines de la rue Crébillon.
Papilloner
Rêver...
"Je ne voyagerai plus qu 'en rêve" avait promis Jules Verne à son père après une tentative de départ clandestin à bord d'un trois mâts.
9, allée des Tanneurs, dans une cour anodine, le garage du père de Jacques Demy où le futur cinéaste a grandi. A gauche, sans doute.
Lola, 1960. Passage Pommeraye.
Place Graslin, où erre le fantôme de Jacques Vaché
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les achats aussi.
Au détour d'une place, une lumière irlandaise et le crépis des bourgs de Haute-Bretagne
Hôtels géopolitiques.
Frontière
Horizons
La nuit pour seule clôture.
Intense service qu'elle nous rend en étant si sombre.
6 commentaires -
Par Stefi Grave le 2 Février 2011 à 21:40
[Cliquez sur les images pour les aggrandir]
A l'infini, la route coupe l'Atacama en deux moitiés aussi vides l'une que l'autre.
Le désert est une ivresse.
Tacna, Pérou, chaleur accablante, vombrissement des mini-bus (peu de taxis ici), musiques à tue-tête...
La ville bourdonne de commerces : produits chinois, appareils coréens, colifichets andins.
Frontière Chili-Pérou, parking mûré et clôture.
Chili. Entre Iquique et Arica, les camions représentent une grosse part du trafic. Bêtes puissantes dans un univers nu.
Il n'y a plus de voies ferrées au Chili, le réseau a été démantelé par Pinochet. Les compagnies de transport routières et arériennes, toutes privées, se partagent le marché du fret et des voyageurs.
Et tout à coup surgissent "las presencias tutelares".
L'œuvre étrange de Juan Diaz Fleming baigne s'extirpe de la pierre et du sable et nous rappelle les forces cosmiques et telluriques qui nous entourent. Sur le plateau, les totems nous parlent avec la bouche du vent.
Des vallées profondes coupent le plateau. Au fond, un village. Une oasis? Non, ce n'est pas possible! Eh bien, si. Il ne pleut jamais en Atacama, alors trois gouttes dans la nappe phréatique vous faut une oasis du tonnerre.
Et toujours l'homme fixe les limites. Mais le désert s'en moque.
2 commentaires -
Par Stefi Grave le 29 Janvier 2011 à 14:20
Ya me di al poder que mi destino rige
« Ya me di al poder que mi destino rige, No me agarro ya de nada,
para así no tener nada que defender, no tengo pensamientos, para así poder ver.
No temo ya a nada, para así poder acordarme de mí,
Sereno y desprendido, me dejará el águila pasar a la libertad. »
(cité par Carlos Castaneda)
[Me voici livré au pouvoir qui régit mon destin. Je ne m'accroche plus à rienafin de n'avoir rien à défendre, je n'ai pas de pensées, pour être en mesure de voir.Je n'ai peur de rien, pour me souvenir d'être moi-même.Serein et détaché, l'aigle me laissera accéder à la liberté.Traduction Esteban Buch]Départ d'Arica vers l'Altiplano et la frontière bolivienne. L'aigle de la liberté veille.
La route s'enfonce dans les Andes, traversent des villages déserts. Le temps paraît suspendu sous le voile des nuages.
Pour l'ambiance, c'est une désolation magnifique...
Un viatique spirituel pour la route?
La vallée est déjà loin en bas, la route monte très abruptement, lacet après lacet... La végétation change.
Cette route bien bitumée mais relativement étroite est l'axe qui relie La Paz, la capitale de la Bolivie, à Arica, son port le plus proche. Des norias de camions, boliviens surtout, assurent la laison entre la république andine et le reste du monde. Les routiers subissent 4500 m. de dénivellé qu'ils doivent franchir le plus vite possible. les conteneurs qui constituent l'essentiel des chargements sont en effet loués à la journée. Les pauses sont trop coûteuses pour être multipliées et certains finissent au fond des ravins. Gloire à vous, forçats des routes andines!
Un resto-route perdu dans la poussière. On est déjà à plus de 3000 mètres...
L'infusion de coca est chaudement recommandée pour ceux qui, comme moi, montent rapidement sur l'altiplano. Un palier de décompression d'une nuit (à Putre par exemple), serait l'idéal. Mais je ne fais — après tout — que suivre le rythme des routiers boliviens. Donc, infusion de coca. Elle a un goût de décoction de poireau ou de courgette, c'est vraiment pas sexy. Ça m'évoque certains thé japonais qu'on aurait crû aux légumes que nous buvions dans l'atelier de Christophe B., à Barbès.
Sur un palier, avant l'altiplano. La végétation est éparse mais plus importante qu'à basse altitude. De nouveaux animaux apparaissent.
Les premières vigognes.
Un machin chose bidule, manifestement de la famille des lamas (mais Dalaï? Serge?).
Je ne suis plus vraiment en état de réféchir...
A près de 4000 m. d'altitude, on ne réféchit pas comme à 500 m. je dirais même que l'on réfléchit plus. On cherhce juste de l'oxygène. Le mal des montagnes est là : mal de tête, souffle court et jambes lourdes.
Le paysage explose littéralement. L'altiplano est surmonté de volcans qui culminent autour de 6000m et sont entourés de lacs et de lagunes multicolores, de salars d'une blancheur immaculée (mais pas dans ce secteur) ou de geysers...
Paysages à couper le souffle.
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Par Stefi Grave le 28 Janvier 2011 à 22:15
L'Atacama est le plateau désertique du nord chilien qui plonge dans le Pacifique en falaises vertigineuses...
Il ne fait sûrement pas bon faire naufrage sur ce genre de côte.
Arica naît là, d'une inflexion dans la falaise rectiligne. 200 000 habitants, à 20 km environ de la frontière du Pérou.
C'est un monde neuf, une frontier...
... aux allures parfois méditerranéennes.
Une ville coincée entre le Pacifique et le désert.
Telle est la force de l'homme... et de l'impérialisme chilien qui conquit ces terres lors de la guerre du Pacifique (1879-1884).
Le drapeau national est planté au sommet du morro (la colline) qui domine la ville.
Durant la journée, ombre et fraîcheur sont de bon aloi.
Dans le restaurant des environs de la ville passe une musique qui doit être mexicaine, je pense à la Dolce Vita, à Marcello Mastroiani assis devant sa machine à écrire, à la terrasse d'un restaurant de plage, cherchant en vain l'inspiration. IL ne suffit pas de dire : je serai un écrivain.
En fin d'après-midi, on flâne sans penser à rien... Les jus de fruits tropicaux (un demi-litre comme d'un rien) sont délicieux et moins chers qu'un café en terrasse à Paris.
Il y a peu de bus, surtout des taxis qui curieusement ont des itinéraires. On monte par contre à plusieurs, chacun descend où ça l'arrange.
Ce soir, c'est la fête le long du port. Le vent frais de l'océan emporte des effluves de graisse et des échos de cueca et de hard rock.
Con la fuerza del sol...
Peu d'Indiens à Arica (la figure peinte sur la chaussée est pourtant directement inspirée du drapeau des Amérindiens). Les Boliviens descendent au port faire leurs courses. On les repère tout de suite.
L'entrée du port d'Arica. TPA est une compagnie privée dont les clients sont surtout boliviens, le port est un des poumons de l'économie bolivienne.
Le port vu du morro. Ne pas glisser svp!
S. Rosière, Arica, Chili, mai 2009.
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Par Stefi Grave le 27 Janvier 2011 à 17:47
Au début est le lac, et la pinasse qui approche doucement de l'embarcadère de fortune.
Puis apparaît la colline de granit rose.
On the beach
At the top
Promis! On ne bouge plus... On rêve... On voit des éléphants...
Des fétiches...
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